Whitianga, Tairua : le temps de l'isolement

Publié le par iFrog

Mercredi 1er juillet, j'arrivais à Whitianga, dans la péninsule de Coromandel, pour un helpX qui allait durer deux semaines à l'auberge "Turtle Cove". Je savais au fond de moi qu'à cette étape du voyage, je ne faisais qu'attendre mon retour en France.

Whitianga, Tairua : le temps de l'isolement

Je n'étais plus dans l'optique de découvrir quoique ce soit car j'avais la sensation d'être gavée d'émotions et de paysages. Il me fallait une pause, commencer à digérer tout ce que j'avais vécu pendant mon voyage. Ma priorité était donc de trouver un endroit calme où vivre pour le temps qu'il me restait. Cette auberge était parfaite car Jean (se prononce Jane), la propriétaire, m'avait dit qu'à cette période de l'année, l'hôtel étant peu fréquenté, je pourrais avoir mon propre petit cotage, sans personne d'autre dedans. J'allais avoir mon propre espace et ça, c'était vraiment un luxe !


Whitianga est très prisée pendant l'été, surfeurs et vacanciers s'y donnent rendez-vous et les auberges affichent pratiquement complet. En période d'hiver, c'est une autre histoire.


Je savais que le gros évènement de mon séjour à Whitianga allait être la visite de Déborah - que j'avais rencontrée au tout début de mon voyage à Auckland - pour trois jours.

 Même si Déborah et moi n'avons pas fait route commune, nous nous sommes retrouvées régulièrement après Auckland (à Taupo et à Motueka) pour faire un point sur nos aventures. Cette dernière rencontre à Whitianga sonnait l'heure du bilan car, pour elle aussi, le voyage s'achevait bientôt.

Cathedral Cove : une voûte creusée par le temps


Comme Déborah avait déjà été dans la région de Coromandel, elle connaissait quelques endroits incontournables tels que "Cathedral Cove" à Hahei, qu'elle me fit connaître à son tour. Eté comme hiver, cette randonnée pour accéder à la voûte naturelle est très fréquentée. Face à la beauté du lieu, je ne suis vraiment pas surprise !

Whitianga, Tairua : le temps de l'isolement
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Le lendemain de notre visite à Cathedral Cove, ma compagne de trois jours reçut un mail d'un voyageur français qui wwoofait non loin de là et qui était intéressé par sa voiture qu'elle avait mise en vente une dizaine de jours plus tôt. Nous sommes allées le voir pour qu'il essaie le véhicule puis il annonça qu'il était intéressé et qu'il désirait la prendre tout de suite. Déborah, loin de s'attendre à vendre sa voiture à Whitianga alors qu'elle me rendait simplement visite (en plein hiver, dans un endroit perdu) accepta sa proposition et rentra sur Auckland en bus.

Si j'écris cette anecdote, c'est pour démontrer une fois encore que nous sommes tous liés et que de ce lien découle une multitude d'évènements : j'ai rencontré Déborah à Auckland, nous sommes restées en contact, nous nous sommes vues à plusieurs reprises pour faire le point et au moment du debrief final elle parvient à vendre sa voiture, juste avant de partir, dans une région reculée. C'est assez fou lorsqu'on y pense.

***

Quelques jours avant l'arrivée de Déborah le 6 juillet, j'avais commencé à organiser l'après "Turtle Cove". J'aurais pu rester plus longtemps si j'avais voulu, mais je sentais qu'il me fallait trouver un autre endroit pour terminer tranquillement mon voyage : j'avais très envie de retourner en centre de retraite méditative (comme à Taupo) pour mes dernières semaines en Nouvelle-Zélande. La structure d'un tel endroit me plaisait et l'organisation aussi. 

Et parce que rien n'arrive par hasard, lors de mon bref passage à Rotorua, Anne-Laure, que j'avais rencontrée à la sortie du bus, mentionna au cours d'une de nos conversations un centre de méditation où elle avait wwoofé et qui pratiquait la permaculture : "Te Moata", à Coromandel.

La permaculture est une pratique de production agricole respectueuse de la biodiversité des écosystèmes, économe en énergie et laissant le plus de place possible à la nature sauvage.

Elle m'envoya les coordonnées du centre et je pris connaissance de leur site internet, une fois arrivée à Whitianga. J'étais très intéressée et décidai donc d'envoyer ma candidature pour être wwoofeuse là-bas. Jessie et Dave, les managers du lieu, me répondirent quelques heures après que j'étais la bienvenue à partir du 15 juillet. J'avais trouvé mon dernier woofing.

Le 15 juillet, je quittais le "Turtle Cove" et ma petite cabine privée qui m'avait servie de refuge pendant 15 jours, pour me rendre à 40 km de là, à Tairua.

"Te Moata" : le dernier stop en "Retreat Center"


"Te Moata" en quelques mots : c'est un TRES grand domaine de 344 hectares (il est très facile de s'y perdre dès que l'on sort des chemins !). C'est un repaire pour les oiseaux protégés (kiwis entre autres) et il comporte pas moins de 200 espèces différentes de plantes. C'est un véritable havre de paix. 

Il n'y a pas d'électricité (le centre fonctionne à l'énergie solaire) et forcément, pas de connexion internet ! (Nous autres wwoofeurs pouvont bénéficier d'Internet lorsque Dave nous dépose à la bibliothèque de Tairua). Cela rend l'expérience encore plus intéressante car à partir de 17h, nous nous éclairons à la bougie et à la lumière du feu de cheminée.

Lorsque l'on vit en fonction du soleil, on se réveille à 6h45 - 7h et parce qu'il fait nuit noire à 18h, on est au lit à 21h maximum (du moins, en ce qui me concerne !).

Lorsque je suis arrivée, une jeune wwoofeuse allemande du nom de Nelle était déjà là depuis trois semaines. Nous étions à présent toutes les deux et je comptais sur elle pour qu'elle me montre la manière dont fonctionnait le centre. Je fus un peu perdue au début car, non seulement Jessie parlait très vite (et comme je ne comprenais pratiquement rien, j'eus des doutes sur mes 10 mois de voyage qui avaient précédés mon arrivée ici) mais le lieu était tellement immense que lorsque l'on me disait le nom d'une pièce, je ne savais pas où elle se trouvait...

Whitianga, Tairua : le temps de l'isolement
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Puis, tout allait très vite : j'étais arrivée le mercredi midi et déjà le jeudi soir il y avait l'évènement hebdomadaire que l'on appelait "Songha" (quelques locaux qui viennent au centre pour que l'on médite tous ensemble 40 minutes et s'ensuit un repas dans le silence) et le vendredi soir, un autre évènement hebdomaire au "Hot Waves Café", près de "Hot Water Beach", où des locaux jouent de la musique (Dave chante lors de cette soirée).

Le samedi, Nelle me proposa que l'on prenne un jour de congé pour aller explorer le domaine et nous rendre dans les différentes hutes de retraites (la plus éloignée est à 2h30 de marche du centre). Nous fîmes une randonnée de 5h à travers la propriété et c'est par miracle que je rentrais vivante (je n'avais pas fait de randonnée comme celle-ci depuis plusieurs mois et mon corps me le fit payer). Le soir, je ne fis pas long feu... Pour un début de wwoofing, le rythme était plutôt sportif !

Whitianga, Tairua : le temps de l'isolement
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Je mis 4 à 5 jours pour m'acclimater. Et au bout du 5e jour, Marie, mon acolyte d'Oamaru vint me rejoindre à Te Moata pour y faire aussi son dernier wwoofing ! (Oui, nous avions eu l'idée deux semaines plus tôt de nous retrouver là-bas et par chance elle fut acceptée en tant que wwoofeuse à quelques jours d'écart par rapport à mes dates !). La voir me fit un bien fou et je pus sortir de mon "sommeil" qui durait déjà depuis plusieurs semaines. J'avais retrouvé un peu d'énergie et mon humour au ras des pâquerettes. Aujourd'hui, tout se passe très bien : même si mon dos souffre un peu avec le travail en extérieur (je pense qu'ils l'ont compris car maintenant je fais surtout du cleaning et je cueille de la salade dans le jardin !), je suis vraiment ravie d'être dans un tel endroit !

C'est donc à Te Moata, en compagnie de Marie, que je compte achever mon voyage. J'ai ensuite l'intention de revenir quelques jours à Auckland pour effectuer mes dernières formalités administratives (clôturer mon compte néo-zélandais par exemple) avant de prendre mon avion le 19 août. Rendez-vous très bientôt !

Publié dans Nouvelle-Zélande

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